Improvisation en sol majeur
En bute à l’inférence de la zone
Les vents jouent sur le silence
Un concerto dont rien de concret ne peut se tirer
A part la bile noire du triste violon
Au vrai
La mort n’est plus ce qu’elle était
C’est pourquoi la vie se vit
A la hâte comme au cinéma
La rue transpire
Comme un étudiant
Qui a oublié sa leçon
Et peine à s’en souvenir
Elle pisse soudain
Comme un libertin
Et fonde de grandes espérances
Dans l’absinthe et le cannabis
Le mois d’août cogne toute sa hargne
Sur le tarmac de la joie
Et s’amuse à fond
Avec les regards distraits
Que vient faire le soleil dans ces jeux d’enfant
Seul le chagrin le sait
Le jour a sommeil ce matin d’été
Et pâture dans l’écœurement un fantasme idiot
Les draps ne diront jamais assez clairement
Le souvenir puissant des vertiges vespéraux
Ni l’orgasme rapide des appels téléphoniques
Ni la joie d’écrire le verbe aimer
Les yeux bandés
La ville tâtonne dans le silence de la peur
Tandis que l’orage exténué éternue d’impatience
Et piaffe d‘agacement
Dès lors qu’au quai du désir
L’alphabet du doute se laisse saisir
La vie des femmes se fait plus secrète
Et plus mystérieuse
Dans la rigole où toussote le torrent
Le vent passe sur un condom fleurant les fruits
Et la prudence à peine voilée
C’est cela la chanson en vogue
Sans égards protocolaires
Un vent pouilleux passe
Au carrefour d’une joie incertaine
Pour ne pas déconstruire le logos
Mais que vient faire le soleil dans ces jeux d’enfant
Dont la virulence émascule l’aurore
Pour d’autres hardiesses insoupçonnées
Rien ni personne ne le dira sans doute
Il convient hélas de se cacher quand même
Pour donner concordance
A la grammaire de ce jeu
Où la tautologie du fiasco n’émeut personne
De précipice en précipice se précipite
La mémoire aux entrelacs des songes
Où les crêpes crépues se croquent
Par les seules caroncules des incertitudes
Ici le rêve se prend
Au lasso des soupçons
Inscrits en morse
Aux sémaphores des sourires
Beau marché de dupes
Pour vendre au rabais les trésors de l’enfance
Sans songer au merdier des prochaines vacances
Sans saveur ni sauveur ni faveur ni ferveur
Que vient faire le soleil dans ces jeux d’enfant
Ces petits riens où de temps à autre
Tant de scolopendres se laissent prendre
Au piège des rires comme des idiots
Les dieux émouvants des sables mouvants
Hourdent à l’envi un monde qui ne ressemble
Qu’à eux-mêmes dans la virgule de la paix
Une paix injuste tatouée de peurs et rancoeurs
Aux thalwegs de la déloyauté
Où se camoufle l’amitié malveillante des myriapodes
La famille s’éclate se casse et s’efface
Comme un objet de peu de valeur
La mode du divorce où rouit le cœur
Parle la langue vernaculaire des égouts
Et s’emporte amplement
Jusqu’au doux friselis des hautes trahisons
Tout juste à côté de l’île du bonheur
Un propulseur d’étrave s’abîme
Au pertuis étroit de l’amour en dérive
Où la paix s’horripile comme un vieux birbe
Appendu à la margelle d’un gouffre infini
Le monde s’empoussière
Comme une vieille vétille
Harnachée de peurs
Car l’amour est sorti de vogue pour longtemps
La fongosité des marchands
S’abrite à l’ombelle des progrès techniques
Comme un beau et brave giton
Peut-on cueillir l’oubli
Avec la seule faucille du sexe
Et les doux baisers de l’ingratitude
Enfouis dans le sol du ressentiment
Seuls vous le direz
Vous qui savez avec les aigles glatir
Et vous donner un cœur de pierre
Dans ce monde maffieux
In Traversée
© Editions Opoto
Commentaires
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- 1. Arlette Ella Le 23/03/2011
Tu fais de ces métaphores, la rue qui transpire, c'est trop bien dit, quelle inspiration ! -
- 2. sylvie Le 27/08/2009
bonjour des jolies mots aux iles de la poésie
amitié bonne journée
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